Faire une virée à deux... ♥ [Terminé]

Prenez une tablette de chocolat emballée de papier vert et une banane jaune en caleçon : vous obtiendrez une situation chaotique engendrée par une seule et même personne. Rukia Namikaze n'était pas le genre de personne à se remettre en question. D'ailleurs, si vous aviez eu l'audace de lui demander pourquoi elle avait la fâcheuse de foutre la merde partout où elle passait, elle répondrait simplement : « ce n'est pas ma faute » et cela, sans trop de mauvaise foi. Elle était née comme ça, c'était une fatalité. La morale de cette histoire, c'est que si vous souhaitez une vie sereine, ne vous approchez sous aucun prétexte de la jeune Kunoichi.

A la fois surprise et émue par ce spectacle, qui prouvait bien l'appartenance du garçon au clan prestigieux des Uzumaki, la jeune fille, pour la première fois de sa vie, ne trouva rien à répondre à la question de Naruto. Saisissant l'occasion au viol, ce fut la Rose qui se chargea des remontrances. Le sourire attendri aux lèvres, Rukia observait ces deux nouveaux-nés dans le monde des shinobis se chamailler. Lorsque son frère cachet remonta honteusement son pantalon, une bosse importante au somment du crâne, une sensation de déjà-vu submergea la jeune fille. Cette situation lui rappelait étrangement quelque chose... Elle chercha quelques secondes dans les recoins de son cerveau pour constater enfin que cela ne lui rappelait rien du tout. Au fond, peut-être qu'elle ne l'avait pas vécu mais l'avait rêvé ? Refusant d'avoir tord sur l'un de ses pré-sentiments, comme à son habitude, elle s'inventait des excuses. Et puis d'ailleurs, elle n'était pas vraiment attendrie. Ou du moins, pas totalement : si son frère était tout mignon -c'était de famille, au fond- et ne bronchait pas aux agressions honteuses de la Rose, Rukia ressentait pour cette dernière l'envie de lui arracher les cheveux un par un, et de la regarder pleurer devant son crâne chauve. Enfin, la Rose découvrirait sa vraie nature, celle de la truie sanguinaire et fêlée.

Les divagations meurtrières de la jeune fille prirent faim avec la douce et belle voix du Prince Charmant épris de justice, qu'était Kakashi. Non, elle ne détournerait pas la tête vers lui. Non, elle ne le regarderait plus. D'ailleurs ce qu'il pouvait bien faire lui était bien égal. Même un clin d'oeil. UN CLIN D'OEIL ? Sa théorie se concrétisait sous ses yeux. Sous ses yeux, sa théorie se concrétisait. Sa théorie, sous ses yeux, se concrétisait. MÊME le sourire en coin y était. Quoi, quoi, QUOI ? Déconcertée, hébétée, figée, elle gardait son regard stupide sur le Jûnin. Bon sang mais pourquoi, POURQUOI avait-elle toujours raison ? La tablette de chocolat, dernière survivante de son estomac gourmand, restait en suspend dans les airs comme si la jeune fille prenait la pose. Tu poses et tu fais des pauses. Oui, ça par contre, ça lui disait bien quelque chose. Au bout de quelques secondes, son bras s'abaissa finalement et pénétra goulûment dans la sacoche de la jeune fille. Ce n'était plus de chocolat qu'elle avait besoin, mais bien d'une clope.

La clope au bec, elle entendait Tsunade lui défendre de prendre contact avec son frère. Elle n'avait jamais écouté sa mère, elle n'allait pas commencer avec sa marraine. Elle reporta à nouveau son attention sur Naruto qui recommençait à gesticuler. Tout était une question de secondes avant qu'il n'explose. Cinq. Quatre. Trois...

- KAKASHI-SENSEI !! Je dois vous montrer ce que je sais faire ! Vous allez être IMPRESSIONNE !

Et merde, loupé de deux secondes. De peu, il fallait quand même le souligner. La clope, qui embaumait tranquillement le bureau depuis quelques secondes, sous le regard mauvais de Tsunade, fut finalement portée aux lèvres de la jeune fille. Kakashi parlait. Plus de deux phrases en moins de dix minutes, c'était mauvais signe.

- Bon... J’ai faim. Tu viens Rukia ? Ah, d'ailleurs, oui Naruto on avait tous compris...

Elle l'avait bien dit que c'était bon signe. Ayant gardé le silence depuis le début de la séance, la jeune fille acquiesça d'un signe de tête la proposition du Prince Charmant. Elle allait passer la porte quand elle aperçut enfin l'un des trois légendaires Sannins, au coin de la pièce. Dans d'autres circonstances, elle se serait certainement jetée à son cou, non pas pour l'embrasser, mais pour lui demander des comptes. D'une, il ne lui avait pas souhaité son anniversaire et de deux il ne lui avait donné aucune nouvelle depuis trois ans. Mais pour cette fois, elle se contenterait de lui adresser un sourire accompagné d'un léger mouvement de main. Jiraiya, lui, répondit par un petit sourire en coin qu'il dissimula vite en détournant la tête.

Elle referma la porte derrière elle. Une question la turlupinait : qui allait payer ? Devaient-ils aller chez Ichiraku ou devait-elle proposer d'aller chez elle ? S'ils avaient été dans une autre situation, elle aurait été énchantée de l'inviter chez elle. Mais ils n'étaient pas dans une autre situation et elle n'avait aucune envie de se retrouver coincer entre les crocs du Jûnin. Et maintenant qu'elle y pensait, son chez-elle ne ressemblait à rien : elle venait à peine de chercher ses clés. Damnation. Au moins, elle aurait des bras supplémentaires pour porter les meubles, il fallait voir les choses sous le bon angle.

Elle suivait le Jûnin ne tentant aucune conversation, comme si elle espérait qu'il penserait de lui-même qu'il serait bien d'échanger quelques paroles. Ils passèrent tous les deux les portes du Palais de l'Hokage lorsque la jeune fille s'immobilisa soudainement, comme frappée brusquement d'un éclair de génie.

« Kakashi ? Tu sais, moi aussi cette décision m'emmerde. Alors j'te fais un deal : si tu me suis pas, je promets de ne rien dire à personne à propos de... Enfin, tu sais quoi. »

La jeune fille lui adressa un clin d'oeil, comme gage de sincérité. Bien entendu, cet échange n'était pas vraiment équivalent puisqu'elle n'avait plus vraiment personne à avertir de son homosexualité. De toute façon aux causes perdues, les mesures les plus farfelues. Il était presque certain que le Jûnin allait refuser, bien que son honneur soit en jeu. Dans les deux cas, de toute manière, sa fierté serait touchée. Misère. Il ne lui restait plus qu'à espérer que, pour une raison inconnue, le Jûnin accepte de ne pas la suivre.

« Kestu veux Kashou? »

Rukia détourna son regard du truc blanchâtre pour le poser sur celle qui venait de l'appeler 'Cachou'. Cette jeune fille brune approchait les gens d'une façon assez étrange. Rukia allait répliquer qu'elles n'avaient pas élever les Kunai ensemble quand elle aperçut que la brunette ne s'adressait pas à elle mais à Kakashi. Un sourire mesquin se dessina alors sur le visage d'héritière Namikaze. Elle chercha le regard du Jûunin et répéta, l'air doucereux :

« Cachou ? C'est... Mignon. »

Elle allait se foutre ouvertement de la gueule du Jûunin quand un éclair la transperça. Non, ce n'était pas un Chidori. Non, ce n'était pas une attaque ultra rapide napoléonienne. Non, c'était tout simplement une question : pourquoi cette nana, sortie de nulle part, appelait son Kakashi, Cachou ? Ooooh, se serait-elle trompée... ? Èh... Nan ! Elle venait de tout comprendre ! La jeune fille s'élança vers la brunasse avec une seule idée : «  C'est qui cette SALOPE ? ». Bordel mais comment avait-elle pu sourire à ce surnom grotesque ? Pétasse. PÉTASSE ! Elle allait la crever, c'était clair. Tout était limpide à présent, Cachou était un code, elle comprenait tout, bordel ! Le cachou est avant tout un bonbon à la réglisse que certains adoraient, ce qui revenait à appeler Kakashi « mon sucre d'orge » mais en plus original. BORDEL !

« Tabarnak, c'est qui cette guidoune, Kakashi ? Surtout me dit pas que c'est ta cousine ou un truc du genre, j'te croirai pas ! J'sais tout ! Dis-le ! Dis-le que c'est ton petit ami ! »

La Zuzu-maki n'attendait pas de réponse, elle se contenta de reprendre sa respiration. Elle déposa sans grande finesse ses tablettes de chocolat sur les bacs à livres, les mains légèrement tremblantes. Ce nom, ce « Cachou » dégueulasse, dégoulinant et dégoûtant lui restait en travers de la gorge. Depuis qu'elle avait compris la signification de ce surnom, la réponse était apparue telle un bouton sur le visage, un jour de règle.

« T'as pas besoin de mentir, j'ai tout compris. Je sais que tu m'as emmenée ici juste dans le but de prévenir ton petit ami de ta mission. Je sais tout, je sais que vous êtes ensembles... YAMATO ! Je sais que c'est toi, brise ton jutsu ou c'est moi qui l'fait !  »

La jeune Kunoichi arrêta ses gesticulations pour reporter un regard rouge – vert – blanc – jaune empli de haine sur le Jûunin. Il n'allait pas s'en tirer comme ça.

Oups.
Kakashi entra dans la petite boutique parfumée par l’odeur du thé de la jeune Hizashi. Il aperçut sa sœur et entendit la musique qu’elle écoutait. Il esquissa un léger sourire derrière son masque. Il aimait bien la voir calme de temps en temps, ça lui faisait du bien. Pendant qu’il avançait vers elle, Rukia se ruait vers l’étalage réservé au chocolat. Il tourna la tête et vit qu’elle dévalisait le petit rayon. Kakashi pensa que sa sœur allait crier contre elle parce qu’elle ruinait tout le rangement de l’étagère. Rukia faisait du bruit, mettait tout sans dessus dessous, il était sûr qu’elle allait se faire pourrir par Hizashi. Kakashi regarda, avec un air un peu inquiet, sa sœur qui ne pipa mot. Elle préféra lancer un clin d’œil rassurant au jeune homme. Il ne savait pas ce que pouvait sous-entendre ce petit geste amical. A-t-elle compris que Rukia était impulsive, affamée et à la recherche absolue de chocolat ? Avait-elle quelque chose à lui dire ? Est ce que Rukia aurait elle aussi réservé le dernier tome ? Le jeune ninja avait de nouveau les joues brulantes et le cœur s’emballait de plus belle. Derrière les petits bruits de papiers colorés, sa sœur lui demanda ce qu’il voulait, tout en l’appelant « Kashou » en public. Ça pouvait être gênant. Elle exagérait un peu selon lui, après tout il ne l’appelait pas la « naine » en public. Mais peu importait pour l’instant, il voulait simplement annuler sa commande et non s’appesantir sur des petits détails tel que celui-là. Il s’éclaircit la gorge pendant que Rukia marmonna quelque chose comme « Cachou ? C'est... Mignon. » Au fond, ça ne l’étonnait pas qu’elle se moque de lui, il était évident qu’il risquait d’entendre pendant quinze jours des remarques de ce genre. Cette réflexion ironique de la jeune chocophile, ne l’empêcha pas d’aller annuler la commande de la semaine dernière. Il sortit le livre de sa sacoche en souriant et dit à sa sœur :

« Annule. En fait, je l’ai déjà » dit-il en secouant légèrement le livre, tel un trophée, la couverture face à sa sœur.

Au fond de la librairie-café on entendait Rukia faire son petit marché. Il tourna la tête, en ayant toujours le livre à la main, et la regardait choisir ses gourmandises devant le réfrigérateur. Il revint à sa sœur, rouvrit la sacoche et commença à engouffrer l’ouvrage à l’intérieur. Le dessin des deux personnages principaux glissait dans le trou noir, le titre était encore visible. Alors que les deux tiers de l’œuvre étaient encore visible, Rukia commença à s’exciter dans le fond du magasin :

« Tabarnak, c'est qui cette guidoune, Kakashi ? Surtout me dit pas que c'est ta cousine ou un truc du genre, j'te croirai pas ! J'sais tout ! Dis-le ! Dis-le que c'est ton petit ami ! »

Le jeune taureau-kunoichi était écarlate, et relâcha les sucreries sur les livres. Cette réaction était aussi redoutable qu’un taureau frottant le sol. Elle fonça vers le frère et la sœur. Oh. Tout ça n’était pas bon signe du tout. Kakashi leva les sourcils, et ne comprenait pas cette réaction tardive et enflammée. Il avait certainement manqué un épisode. Peu importait, lorsque le taureau rukian frottait le sol et parlait en patois, ce n’était jamais bon signe. La dernière fois qu’elle était montée sur ses grands chevaux cela c’était soldé par une tentative d’assassinat du Rot d’Oto. Il subissait aujourd’hui les conséquences de cet acte : il devait la suivre pendant deux semaines. Voilà que maintenant elle parlait de « petit-ami » devant sa petite sœur. Les secondes s’égrainaient et le taureau approchait vers la couverture orangée, toujours à moitié rangé dans la sacoche.

« T'as pas besoin de mentir, j'ai tout compris. Je sais que tu m'as emmenée ici juste dans le but de prévenir ton petit ami de ta mission. Je sais tout, je sais que vous êtes ensembles... YAMATO ! Je sais que c'est toi, brise ton jutsu ou c'est moi qui l'fait ! »

Ah. La tête baissée, les cornes allaient empaler Hizashi. Pourtant, le regard mauvais se tourna vers le pauvre petit ninja aux cheveux argentés. Oula. La fin approchait. Kakashi avait entendu les paroles de Rukia sans les comprendre. Il n’avait saisi que des termes comme « petit-ami » et « Yamato ». Si Rukia le regardait, c’est que ça devait le concerner. Pourtant, sauf preuve du contraire, Kakshi + Yamato + petit-ami, était égal à un résultat nul car additionner des termes pareils n’avait aucun sens à ses yeux. Est-ce que cela était un message caché ? Eh. Est-ce que… et si l’erreur résidait dans le terme ‘Kakashi’ ? Si à la place l’on devait mettre ‘Hizashi’, alors ça donnerait : Hizashi + Yamato + petit-ami. D’autant plus que la dernière fois qu’ils étaient un peu ivres, Yamato lui avait dit quelque chose comme « Ta sœur est une chaudasse », ce à quoi le jeune frère avait répondu entre ses dents « N-y-pense-même-pas ». Certes, la petite faisait ce qu’elle voulait, mais il était hors de question que l’un de ses camarades touche sa petite sœur. Il était bien trop vieux pour elle. Elle faisait ce qu’elle voulait, mais il aimait quand même conseiller un peu cet Ashitaka. Imaginer Yamato embrasser sa sœur, donna un goût amer dans la bouche de Kakashi, ses mains devenues moites laissèrent même glisser le livre offert par Naruto. Pendant que le livre faisait une chute libre, Kakashi écarquilla les yeux et regarda tour à tour Hizashi puis Rukia. La demoiselle brune au piercing le dévisageait, mais il voulait à tout prix éviter un drame entre les deux demoiselles remontées comme les réveils matins rebelles du dimanche : il s’éclaircit la gorge et tenta de comprendre ce que la kunoichi avait hurlé. Au bout de quelques secondes, l’information monta au cerveau. Apparemment elle pensait être face à un libraire nommé Yamato. Ouch. Il fallait le faire pour la prendre pour un homme quand même. Il défia le regard chocolat noir intense 90% et lui répondit :

« Rukia, cette fille est ma sœur Hizashi. On l’appelle la naine ».

La première phrase était à l’attention de Rukia, il voulait ainsi calmer un peu le côté taureau qu’il avait devant lui. La deuxième phase était pour Hizashi, l’appeler « Kashou » l’avait un peu touché dans sa fierté. Il aimait bien la taquiner ainsi de temps à autre.

Des yeux marrons, une couleur de cheveux indiscernable, entre le marron et le blond : c'était forcément lui. Qui d'autre de toute manière ? Yamamoto était le seul imbécile susceptible d'accepter de se travestir pour couvrir son 'ami'. La jeune Kunoichi attendait patiemment que le Jûunin dépose les armes : elle comprenait tout, il était temps de cesser ce jeu grotesque. Néanmoins ce dernier semblait ne pas vouloir abandonner la partie. Elle avait pensé à plein de qualificatifs sympathiques commençant par un « S » pour désigner la 'pseudo-jeune fille' mais certainement pas celui-là :


« Rukia, cette fille est ma sœur Hizashi. On l’appelle la naine ».

S comme Soeur. Avec cette délicatesse légendaire qui caractérisait la Kunoichi, un légendaire : « heiin? » mêlé à un « Gnéééé » se manifesta dans la salle. Elle jeta un rapide coup d'oeil à la prénommée Hizashi et ne constata aucune réaction. Le plan était bien préparé, Ille n'avait pas scillée. Ille se contenta de sourire à son soit-disant frère et sortir une phrase que la Kunoichi ne prit pas le temps d'écouter. Y'en avait marre de ces petits jeux sordides pour voiler la vérité. Elle, Rukia Namikaze, lèverait le voile sur cet affreux mensonge ! Loin de porter une magnifique combinaison bleue accordé à un magnifique string rouge, la jeune fille se contenta d'assembler ses mains et de dire :

« J'aurais prévenu... Kai ! »

Rien. Rien de rien. Mais vraiment rien de rien ne se passa. Alors c'était vraiment une.. Fille ? Impossible. Elle avait du se louper dans la formule, c'était une erreur. Elle réitéra l'essai et comme on dit, jamais deux sans trois, elle le fit une troisième fois. A la dernière tentative, elle dut admettre le fait que l'ANBU était plus doué qu'elle ne le pensait. Ou elle, plus nase qu'elle ne se l'imaginait. Elle allait une nouvelle fois hurler sur la jeune fille d'arrêter de se foutre d'elle quand la porte de la boutique s'ouvrit. Elle jeta un coup d'oeil sur celui qui venait d'entrer et fut atterrée de voir que la créature, qui avait osé pénétrer dans l'antre de la cachoterie, n'était personne d'autre que Yamato. What the fuck ? Deux Yamato ? Non. NON. Mais merde, c'était quoi ce bazar ?

« Senpai ! Vous êtes ici ?! »

Ah ça y est, il l'énervait déjà. Quoi, vous êtes ici ? Il se croyait être un plan du RER de Konoha ou quoi ?

« Vous allez pas me croire ! Il est arrivé une chose incroyable ! J'ai gagné un ticket pour le nouveau livre de Jiraiya-Sama ! Un livre gratuit ! Je suis tellement heureux, Senpai ! ♥ »

Je... Dois.. Résister. Trop tard, il la fait chier. Elle voulait être indifférente à ses âneries blanches mais c'était peine perdue. Il fallait, non, elle devait répondre à ce débile profond. Car c'était certain, le véritable Yamato, c'était cet homme frappé de plein fouet par l'imbécilité chronique, qui venait d'entrer dans la petite librairie.

«  Oh Joséphine, ferme-la, tu veux ? J'ai tué pour moins que ça & je recommencerais si tu ne tais pas. »

Bordel, ce con avait réussi à faire exploser la peu de contenance qu'elle avait réussi à garder. Elle jeta un coup d'oeil au vieux pervers qui se vantait de lire le bouquin de Jiraiya -non mais franchement, quel idiot à part ce débile pouvait lire ces quelques lignes d'un style douteux ?- et ajouta :

«  Et maintenant, tu dégages. Tout de suite. »

Reconnaissant son ennemie redoutable, celle de la jeune Namikaze enragée, l'ANBU détalla sans réclamer son dû. Un fatigant en moins. Maintenant, la jeune fille. Car puisque l'ANBU avait fait une entrée avec brio quelques secondes, auparavant, ça ne pouvait être qu'une vraie fille. Mais la soeur du Jûunin, ça, elle peinait à le croire. Si ce n'était pas le vrai Yamato, c'était peut-être... Une banane ? Non, non, impossible, elle n'était pas face à ce prédateur redoutable, accro aux bananes de boues qu'était le Zig'Oto... Néanmoins, elle voulait éviter de se ridiculiser une nouvelle fois ; elle passa ses bras derrière sa tête, le sourire gêné aux lèvres et déclara, avec cette bonne foi si coutumière la jeune Namikaze :

«Je rigolais! C'était une blague ! Bien sur que je savais que tu n'étais pas pas ce déb-... Yamato … ! Héhé.... Euh.. au fait, je suis Rukia Namikaze.. Une... euh.. Connaissance de Kakashi. »